Lettres à C.

C'est samedi matin.

Tu te remets méchamment du départ de ton boss, départ pour lequel t'es sortie - Yes ! - entre amis de travail - Yes ! - avec des vieux - genre moi 44 ans - et des jeunes - genre l'ancien stagiaire 22 ans - jusqu'à 3h30 du mat' !

C'était chouette cette soirée où, toi aussi, t'as pris ta dose de jeunisme comme on prendrait un shoot...

Bon.

C'est samedi matin, disais-je.

Il est 9h et quelques. Une petite voix, que tu connais bien - celle du samedi matin, et du dimanche aussi d'ailleurs - te glisse dans l'oreille "maman, c'est quand qu'on prend le petit déjeuner ?".

Tu te dis que tu vas essayer de gagner du temps...

"Attends, je me réveille... Allez viens, je te fais une petite place à côté de moi mais chut, hein, je me réveille doucement..."

Mais la petite voix, "chut, ça lui va pas vraiment. Elle a envie de causer.

"Maman, tu sais, j'ai pas envie de mourir."

"T'inquiète pas, tu vas pas mourir maintenant. C'est vraiment dans très longtemps".

"Parce que je suis pas une mamie ?"

"C'est ça, t'es pas une mamie".

"Toi non plus t'es pas une mamie, hein..."

Là, notons que la petite voix a progressé car, il y a encore peu, pour me provoquer, elle m'appelait de temps en temps, mamie.

"Ah non, je suis pas une mamie"

"Bah oui. T'es pas une mamie. Même si t'as des petites traces de mamie autour des yeux...."


La descente du shoot de jeunisme, c'est quand même bien brutal.