Et ça, me les briser menu, c'est la spécialité du fêlé de 17h47.
D'abord, il est TOUJOURS bourré. Il entre en titubant dans la mairie, il marmonne dans le hall, et il finit par un affreux hasard (vu qu'il tourne sur lui-même 35 bonnes secondes avant) par atterrir face à moi. Et quand il s'adresse à moi, en se rapprochant vraiment très prêt des fois que j'entendrais pas quand il hurle qu'il veut rencontrer le maire sur le champs (accompagnant sa très ferme volonté en tapant du poing sur ma banque d'accueil comme un Irlandais dans un pub en manque de Guiness un soir de Saint-Patrick ), bah je retiens ma respiration parce que, si je dois subir un contrôle d'alcoolémie après le boulot, c'est sur, si je respire, il sera positif.
Souvent, il vient de se battre dans la rue et donc se plaindre de l'insécurité et de l'agression dont il vient de faire l'objet.
Des fois, il vient juste pour rien. Il s'assoie au bureau de ma collègue et il dit rien, il ne répond pas, il marmonne trois mots.
Mais, dans tous les cas, il est TRÈS TRÈS difficile à déloger.
La dernière fois, j'ai appelé discrétos notre policier municipal. Ce dernier est simplement venu à l'accueil, comme pour faire des photocopies. Quand il l'a vu, le fêle s'est redressé, et discrètement entre ses dents, a lancé un très courageux mais néanmoins très faiblard : "cornichon!" à l'adresse de notre policier, qui a du se retourner pour ne pas rigoler comme un tordu face au fêlé.
Bref, à 17h47, Sainte-Patience priez pour nous, comme aime à le dire ma collègue d'en face...