jeudi 28 juin 2007

Réminiscence

Il est 12h30. Je suis attablée à la cantine de mon collège. J'ai 11 ans.

ça chahute à ma table. On rigole. La grosse dame arrive avec les plats. Aujourd'hui, elle nous sert avec fracas de grosses louchées de macédoine de légumes chaude. Tout le monde trouve ça bizarre, de la macédoine de légumes chaude, mais la cantinière, avec sa grosse louche, elle est pas commode. Alors je goutte. Et je me souviens...


C'est l'heure du repas. Je suis dans la cuisine chez mes grands-parents. Je suis assise dans la chaise haute en bois, dos au mur, face au jardin. La cuisine transpire. La vapeur se dépose sur les murs laqués crème. De ma chaise, j'arrive à voir parterre tous les petits carreaux du carrelage, ceux qui sont clairs, et aussi ceux de couleur.

J'attends mon repas. Ma mamie s'affaire. Elle prépare mon assiette en plastique. Le fond est orange et on met de l'eau à l'intérieur, pour garder le repas chaud. Ensuite on ferme avec un petit bouchon. ça me fascine. Au fond de mon assiette, il y a un canard habillé en bleu.

J'attends. Je regarde les perles en plastique sur la tablette de ma chaise. Je m'agite un peu je crois. Mamie dépose mon assiette sur ma tablette. ça fume. C'est des légumes chauds. Plein de légumes différents. Je ne les connais pas tous, mais il y a des carottes et des haricots verts. Je goutte. ça fond dans la bouche.


Ma mamie est retournée à sa cuisine. Je mange. Le transistor dans sa housse de cuir crachote "porque te vas".


C'est mon premier souvenir. J'ai 18 mois.

samedi 23 juin 2007

Culpabilité

Bon, la fête de la musique, c'était pas transcendant mais j'ai croisé plein de gens que je connaissais (la vie dans les bleds...). C'était bien, mais ça favorise pas trop la découverte musicale : 30 minutes pour faire 20 mètres...

Le Hanneton a fait sa star, et vas-y que je me dandine devant les groupes, et vas-y que j'applaudis à tout rompre en lançant des "bavos" extatiques...

Et comme fallait pas abuser non plus, je suis rentrée la coucher à 22 heures (son record personnel..). Comme mon ami agri bio dormait à la maison, je suis ressortie fissa rejoindre chéribibi qui mixait.

Rentrée à 1 heure (et voui, ici, tout ferme à une heure, misère...). Pour découvrir mon Hanneton, tout pas content dans son lit, collée dans une belle flaque de vomi : les travaux des champs, ça vous épuise un homme, du coup, l'a rien entendu mon babysitter ...

Hou que je me suis sentie minable.

vendredi 22 juin 2007

La fête de la musique

Avant, c'est à dire avant d'avoir un nain et un copain, je sortais beaucoup. Beaucoup, beaucoup. Et surtout, j'allais voir des concerts. Des trucs inconnus, chroniqués par Bernard Lenoir, des trucs que moi-même je ne connaissais pas. Et quelles découvertes...

Maintenant, la salle de concert la plus proche est à 40 minutes de bagnole, et le retour se fait souvent à travers le brouillard et sous la pluie. Bref, j'ai vieilli et j'ai d'avantage la flemme.

Comme la fête de la musique c'est ce soir (et oui, dans les pitits bleds, on décale ça au WE, faudrait pas que ça dérange les bonnes gens quand même, tout ce bruit et tout ces jeunes...), je suis retournée faire un tour dans le tiroir à billets de concert. Je vous propose donc une sélection de mes plus fortes émotions musicales en direct!

1- Jeff Buckley, St Florent Le Veil, 18 juillet 1995 (le bonheur absolu, dans un jardin, assis sur des chaises de cirque.)
2- Bjork, Rennes, salle de la Cité,1er décembre 1993 (présentée alors comme la chanteuse barge des sugarcubes. Transcendant.)
3- Ben Harper, Nantes, Olympic, 8 mars 1996 (Pour l'anecdote, c'est mon copain d'alors qui était fan. Il voulait absolument une dédicace. Donc, on est allés avant le concert à Tacoma - ancien magasin de disk- et moi, j'attendais devant le magasin tandis que mon copain faisait la queue. A un moment, j'ai vu arrivé un beau mec black, je lui ai souri, il m'a souri aussi, et m'a dit Hi! c'était Ben Harper... La classe hein!)
4- Nirvana, Rennes, salle Omnisport, 7 décembre 1991 (à la base j'y allais pour les James. Nirvana a tout cassé, au sens propre du terme, et Curt Cobain finit par vomir.Terrible.)
5- Divine Comédie, Nantes, Escall, 1er juin 1994 (une révélation pour moi, ce groupe en première partie de Dominique A avec Philippe Katherine. Depuis, à chaque fois que Neil nous fait l'honneur, j'y vais. chui trop fan.)
6- Morphine, Rennes, Ubu, 23 avril 1994 (7 rappels, 3 heures de concerts. Génial.)
8- P.J. Harvey, Nantes, Olympic, 4 juin 1993 (une grande dame, une grande voix, un bain de foule.)
9- Pulp, Rennes, La Cité, 5 novembre 1993 (Parfaitement excentrique, j'avais eu un pass photo et je m'étais bien lachée...)
9 bis - The Auteurs, Rennes, La Cité, 6 novembre 1993 (Je suis toujours très fan.)
10-Beck, Rennes, La Cité, 1er décembre 1994 (monté sur piles, parfait. Je l'ai revu ensuite à Reading, toujours aussi bondissant)
11- Jay Jay Johanson, Nantes, Olympic, 9 novembre 1997 (I believe in you, you believe in me...)
12 - Morcheeba, Nantes, salle de la Trocardière, j'ai pas de billet j'étais sur la guestlist, merci Fip (cette voix, ce charme, a tomber parterre ce concert.)
13- Placebo, Nantes, Olympic, 13 novembre 1998 (z'étaient pas très connus à l'époque et ils se lachaient - j'ai mis un 'a' pour être polie, j'aurais pu mettre un 'è' - bien sur scène...

Preuves à l'appui :

Et ce soir, je vais me taper la chorale du coin, sous la flotte... Faites des gosses qui disaient !!!!!



jeudi 21 juin 2007

Pourquoi qu'c'est toujours moi qui

1° nettoie le presse-ail,
2° rince la baignoire du hanneton,
3° change la litière du gros matou,
4° lave la plaque du gaz,
5° vire les paquets de gâteaux pas finis et moisis des deux voitures...

Je suis pas spécialement douée pour ça.
Et ça ne me fait pas triper à mort non plus...

mercredi 20 juin 2007

Que ma grand-mère fût là peinte

En Bretagne, du côté de Pont-Aven, il était d'usage quand on était un artiste et qu'on avait pas un sou, de payer avec des toiles. Dernièrement, un Gau*guin vient de ressortir d'un grenier.

Alors, qu'est-ce que vous pensez de ça les gens?

Ah, comme j'aurais aimé que ma grand-mère fût là peinte... Mais c'est moi. Et l'auteur n'est pas Modiglia*ni. C'est André le corse.

N'empêche, ça fait toujours son petit effet dans mon salon.


mardi 19 juin 2007

Le cadeau de mon parrain

Comme beaucoup de gens, je suis baptisée. J'ai rien demandé, mais c'était la mode à l'époque. Et en plus, je pense que ma mamie en aurait fait une jaunisse si ça n'avait pas été le cas.

Les parrains et marraines ont été choisis parmi les frères et soeurs de mes parents. C'était en 1975. Y z'étaient jeunes, y z'étaientt beaux, y z'étaient des bitniks. Je m'étonne encore qu'ils aient accepté une telle mission. (Personnellement, j'aurai refusé. Mais bon, on ne me l'a jamais proposé vu ma sympathie pour les curés. Passons.).

Donc, mon parrain Patrick, c'était le Julien clerc de la famille dans hair.

Donc, j'ai jamais rien eu de particulier ni à mes anniversaires, ni à noël. L'avait signé, mais s'en foutait bien, le saligaud.

Or, il se trouve que dans un passé assez récent, j'ai eu 33 ans. Il se trouve aussi que ma chère maman vivait encore, et il se trouve encore que ce jour là, mon parrain avait décidé de nous faire une visite, ne se souvenant absolument ni de ses engagements pris 32 ans plus tôt dans la fougue de la jeunesse, et encore moins de ma date d'anniversaire.

Ma mère le lui a dit. Y s'est senti tout con, maintenant qu'il est moins jeune et moins fougueux, et surtout, moins bitnik, car largement moins chevelu...

Se sentant coupable d'un tel manquement, il m'a dit qu'il allait se rattraper : il s'est fait un joli post-it à coller sur son ordi : " t'es son parrain ducon..."

Et bah ça a bien marché parce que j'ai reçu un assez joli cadeau de rattrapage : une reproduction en bronze du baiser de Rodin.


C'est pas le camion de bar*bie de mon enfance, ni le Ni*kon F*601 de mon adolescence, mais, comme quoi, faut jamais désespérer...

lundi 18 juin 2007

Quand il pleut

Alors, quand ça flotte sévère et que je suis courageuse, on fait de la peinture à doigts... Et voilà le travail :

Première étape : l'installation des outils


Deuxième étape : découverte de l'artiste


Troisième étape : c'est quand même trop bizarre ce truc


Quatrième étape : la maîtrise, des oeuvres à la chaîne


Cinquième étape : expérimentation du hors cadre


Sixième et dernière étape : ma mère a pété les plombs et me laisse le champs libre pour refaire la déco de la salle de bain...

dimanche 17 juin 2007

La fin de la spirale de la loose

D'abord, y'a eu des merdes dans mon boulot. De sales histoires politiques qui sentaient pas bon l'orgueil, les préjugés et la vanité. De sales histoires qui ont débouché sur mon licenciement économique.

Après, ma maman a commencé à être malade.

Ensuite, y'a eu un pays de cons gouvernés par des cons.

Pour finir face à une petite boîte en bois un lundi après midi noyé dans un torrent de larmes.

Je commençais à me demander si la spirale de la loose allait durer encore longtemps...

Je crois que c'est fini. Hier, j'ai appris que j'avais réussi mon concours d'agent du patrimoine. Et ce soir, je vois que nous ne sommes pas que des cons dans ce pays...



Cerise sur le gâteau : la tête de Juppé....


Tout compte fait, 2007 ne s'annonce pas si mal...

jeudi 14 juin 2007

La procuration

Aujourd'hui, j'ai fait mon devoir de citoyenne accompagnée du Hanneton : je suis allée à la gendarmerie faire une procuration (d'ailleurs, merci Madame Chats d'avoir dit oui... Alors à bas la TVA à 25%!!!).

Et bah, y'a pas, mais ça fout les boules d' aller chez les gendarmes. Il faut que vous sachiez que là où je vis, c'est la planète du gendarme. Je veux dire par là qu'on est carrément cernés par les écoles de gendarmerie de tout poil, de la terre, de la mer, de l'armée, des sous-marins et j'en passe. Donc, les élèves gendarmes, faut bien qu'ils s'entraînent un peu. Et les cobayes, bah c'est nous... Ils font leur TP avec la population locale. Donc, on fait gaffe. C'est pour dire que ça fiche toujours les jetons d'aller les voir de son plein gré...

Mais bon, là, j'avais pas le choix. Donc, déjà, la porte d'entrée est bien fermée à double tour quand on arrive, hein, des fois qu'on aurait hyper envie d'aller chez eux en courant... Faut sonner. Donc je sonne. Et le gendarme vient m'ouvrir (faut dire à leur décharge que les bureaux sont à l'arrière du bocal d'accueil, alors peut-être que c'est parce qu'ils en ont marre de se faire chourrer des crayons qu'ils ferment à clef. Mais bon, pour l'ambiance, c'est pas top, surtout qu'ils referment à double tour une fois que vous êtes entré...).

Bon, ce gendarme là, il était gentil et il a bien expliqué, en long en large et en travers, comment il fallait faire et je devais pas être très attentive pasque j'ai oublié de remplir un truc quand même. Mais bon, on a fini par y arriver. Et ça tombait bien parce que le Hanneton commençait à s'agiter dans ce tout petit local (malgré l'aquarium, sont pas fous les gendarmes, y savent bien que l'aquarium ça calme...).

N'empêche que quand même, le bocal en question y sentait à fond la clop!!! Et, je sais pas, mais il me semble, y'a pas si longtemps, y'a comme une loi qui vient de passer sur la cigarette dans les lieux publics, non?

J'ai rien dit. Je me suis dit, si je fais une réflexion et que je croise le gendarme un de ces soirs en train de faire des contrôles d'identité, je suis bonne pour une prune.

Et ça va pas s'arranger...

mercredi 13 juin 2007

La victoire de la barrette

Mon copain m'a dit : "ce soir, c'est la finaaaaaaaaaaaale!!!!!!"

Le hanneton est couché, le repas mijote, et je vous laisse car un verre de vin m'attend pour être siroté devant la téloche.

Et vive les barrettes!!!

mardi 12 juin 2007

Un vibromètre lazer à balayage de phase

Mais kesqueucédonc?

Hier soir, mon ami André le corse me faisait une visite post deuil. Du coup, il est resté pour dîner. Il faut savoir que mon ami André le corse est un grand, et même très grand, chercheur de son état. C'est lui qui surveille les progrès de la téléportation pour moi.

Et comme ça faisait un moment qu'on causait de moi, moi, moi, j'ai mis le sujet toi, toi, toi sur le tapis, histoire de se distraire. Parce que mon ami André le corse, grand chercheur de son état, a quelquefois des sujets de recherche assez rigolos.

Donc, en ce moment, il travaille sur un sac à dos pour pingouin, qu'il faut pas que ça le tue, le pingouin, mais faut que ça tienne quand même aux plumes, parce que à l'intérieur, on va y mettre plein de trucs pour sawoir ce qu'il fait de sa vie de pingouin, le pingouin. Et donc, son travail c'est de concevoir le fameux sac, un peu comme le type qu'a fabriqué la tente décathlon qui se déplie en 12 secondes...

Et pour ce faire, mon ami André le corse utilise un vibromètre lazer à balayage de phase. Il a bien essayé de m'expliquer comment ça marche (en gros, ça balaye sec avec un lazer, pendant un certain temps), mais j'ai pas tout tout compris.

Mais ce qui est sûr, c'est que ça permet de fabriquer des sacs à dos à pingouins.

dimanche 10 juin 2007

La chaise vide

Me voici de retour chez moi, après une bonne semaine passée avec ma soeur et mon père. Ces deux là m'ont raccompagnée dans ma pampa, histoire de changer d'air.

J'ai retrouvé le Hanneton et chéribibi aussi. (Hanneton qui, soit dit en passant, à couru - comme elle a pu - vers la voiture pour se jeter... dans les bras de tata...)

Jusque-là, le bord de la mer et le changement de latitude ont joué leur rôle. Jusqu'à ce soir, en fait. Jusqu'à ce qu'on s'assied tous les trois à la crêperie, et que nos regards convergent vers la chaise vide.

ça dure combien de temps, le manque ?

vendredi 8 juin 2007

La bague

Mon papa m'a proposé de choisir une bague parmi celles de ma mère. J'ai pensé à une bague ancienne que ma grand-mère lui avait donné. Oh, pas une bague extraordinaire, juste une petite bague en or, art déco, en forme de fleur et qui brille.
J'ai donc commencé à la chercher. Et là, rien. J'ai regardé dans les boites habituelles, dans le tiroir des trésors, rien de rien... Tout y était, sauf celle-là.
C'était en début de semaine. Tous les jours, je me suis demandée où elle pouvait bien être. repassant de temps en temps dans les mêmes endroits déjà visités. Rien de rien de rien.
Il a fallu s'occuper des trucs pas drôles, des fleurs, des gens, de la maison, des cartes, de ma soeur et mon père, des papiers, pour qu'enfin je la trouve, cette petite bague, simplement rangée à sa place, dans une petite boite, dans le tiroir aux trésors. Je ne l'ai jamais vu avant. Comme s'il avait fallu que je fasse mes preuves, que je prenne, le temps d'un moment, la relève.
J'ai du bien faire toute cette semaine, pour enfin avoir le droit de la mettre à mon doigt...

jeudi 7 juin 2007

Raymonde?

Raymonde est gentille et je la remercie.

Raymonde partage. Raymonde se souvient. Raymonde compatit.

Alors, Raymonde, si tu lis ce message, DIS-MOI QUI TU ES...
Parce que sur ta carte, tu as signé Raymonde TOUT COURT...

mardi 5 juin 2007

Voisinage

Et voilà.


ça y'est.


C'est fini.


Ma maman est dans une petite boite. Son voisin s'appelle Hubert. J'espère qu'il est causant parce qu'ils vont devoir passer un sacré bout de temps côte à côte ses deux là... Au pire, la place de droite est libre. Donc si Hubert est pénible, faut espérer que le suivant à prendre un bail longue durée sera sympa...