De ma première grossesse, je dirais qu'elle m'a échappée. Je me sentais tellement comme d'habitude, que je ne me rendais pas compte que j'étais enceinte. Du coup, je n'ai pas forcément été très prudente, ni très vigilante. Tout me paraissait tellement abstrait, tellement facile, qu'il m'était impossible de réaliser ce qu'il se passait.
J'y pense maintenant avec quelques regrets. Et cela explique sans doute pourquoi je suis beaucoup plus attentive pour la seconde grossesse. Je suis plus flippée mais aussi plus touchée par les mouvements du bébé. Je me sens beaucoup plus en phase avec mon état.
N'empêche la première fois, je ne comprenais pas trop toute l'attention dont je faisais l'objet. Je pense même avoir été gênée à certains moments.
Et puis ça me faisait me sentir en décalage, presque coupable.
Le hanneton a mis 26 heures à se décider pour sortir. Du coup, elle avait vraiment une drôle de tête, toute en cône, avec une grosse bosse sur le front toute violette et des cheveux tout noir dessus. On ne vous prévient jamais de ce genre de chose. On vous dit que les bébés qui naissent ne sont pas beaux. Mais jamais on ne vous avertit qu'ils peuvent être très déformés par le travail. Ce fut un vrai choc sur le moment, même si une heure après, il n'y avait plus rien.
De nos premiers moments de vie en commun, je ne garde pas un souvenir extatique. J'étais là. Elle était là. Je m'occupais d'elle. Nous étions en forme. Et c'est tout. Rien d'autre. Je ne ressentais rien. Ni grand élan d'amour, ni instinct maternel, ni joie, ni peine. Juste rien.
Ce juste rien a disparu le premier jour où elle m'a souri. A moi. Rien qu'à moi. Ce jour là, je me suis sentie devenir mère. Et différente pour toujours.
mercredi 7 octobre 2009
De l'instinct maternel et de ce que l'on ne vous dit pas.
Publié par Daphnénuphar à 14:06
Libellés : la vie etc, le hanneton
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11 commentaires:
De l'art d'être mère ;-)
Et au passage, jolie ta déco ! :-)
ah non tili moi je preferais la deco bleue...celle qui a servi une journee en transition
ahhh l'instinct maternel, est ce que je les aime ou est ce evident parce qu'ils sont la....
c'est drole , je me posais la question de savoir si j'aimais ma fille le jour ou elle est tombee sur la tete et lorsqu'elle s'est evanoui dans mes bras, c'etait tellement evident, j'ai cru mourir !!!!!
C'est drôle de voir qu'il y a autant d'expériences et de ressentis que de femmes (j'en entends beaucoup dans mon boulot).
Là, je dois être à l'exact opposé de toi (pour mon premier : grossesse patho, un bébé magnifique malgré le travail long -tout le monde nous le faisait remarquer, des inf' aux femmes de ménage, et je n'imaginais pas, moi, qu'un bébé puisse être aussi beau... du coup, pour les suivants, c'était un peu dur de les voir frippés et gonflés... comme de vrais nouveaux-nés !!!-, et la sensation brutale d'une maternité instinctive, avec son pendant : l'impression qu'on m'arrachait un membre lorsque'il est parti en couveuse pour la pédiatrie).
Mais je conçois aisément qu'il puisse en être autrement. Et j'ai la certitude que l'on n'est pas le même parent avec tous ses enfants (sans considération de préférence, ou d'amour plus ou moins grand...).
Alors là, je sens que les commentaires vont foisonner....
Moi, je ne dirai rien, je déteste ma fille et elle me le rend bien.
....
Quoi ? Un commentaire ?
Tu me cherches ?
@ tili : merci!
@ cahuette : j'ai à peu de chose prêt le même souvenir avec une grosse chute du hanneton.
@ myriam: j'aimerais bien que tu te décides enfin à ouvrir un blog...
@ meriem : arrêtes, tu pleures depuis qu'elle vit à brest!
Pourquoi, j'étais encore trop longue ?! ;-)
ben moi je n ai pas d enfants donc je ne comprends pas bien tout ca mais ton billet et touchant
@ myriam : nan mais c'est comme être devant la vitrine de la boulangerie, sans pouvoir y entrer...
@ la reine du chateau : ;-)
Les bébés sont équipés pour se faire aimer. Voilà une preuve de plus. C'est pour cela que ça prend plus de temps à devenir père, parce qu'on s'en occupe moins au début.
Ca y est !
@ myriam : Nan? Si? Vraiment? et c'est où?
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