J'aime ce blog. J'aime la discipline à laquelle il me plie. J'aime me dire que si certains sont obligés de se lever pour aller travailler, moi je suis obligée de me creuser les méninges pour avoir quelque chose à dire.
J'aime pouvoir être libre de le faire. Libre de dire de petites choses simples, comme de grand roman, libre de raconter quand je suis en colère, ou faire l'andouille toute une semaine. Non seulement je l'aime, ce blog, mais je peux aussi y raconter ma peine.
Et aujourd'hui, j'en ai beaucoup, de peine. Pourquoi aujourd'hui? Je ne sais pas. Peut-être que je suis fatiguée. Peut-être que mes journées, si oisives, sont aussi difficiles à remplir. Peut-être que ce que je fais ne me donne pas le sentiment d'être vraiment vivante. Peut-être que c'est aujourd'hui que les digues ont choisi pour céder.
En tout cas, c'est un peu dur aujourd'hui.
Comment vous décrire ce que je ressens? Comment expliquer toutes ces questions qui me submergent? Je suis quelque de très terre à terre, de concret, qui va droit au but. Je ne suis pas quelqu'un de rêveur, d'utopiste. Je ne me perds pas en exégèses et autres tergiversations. Pourtant, je suis assaillie par des interrogations métaphysiques comme le sont les enfants. Et là, j'aimerais bien qu'on m'explique ce que je fais ici. Pourquoi je suis là. À quoi je sers. À quoi on sert. C'est quoi le sens de tout ça. C'est quoi être des milliards d'êtres qui naissent, qui vivent et qui meurent perdus au milieu de ce truc si grand qu'est l'univers? Et des questions comme ça, j'en ai tellement.
Alors tout ce que je fais, c'est juste vivre ma vie. Sans réponse. Et c'est tout.
Mais c'est dur de venir adulte si vite. C'est dur de faire taire cet insconscient qui s'interroge.
Et par dessus tout, c'est dur de ne plus pourvoir partager avec ma mère tous les progrès de ma fille. Tous ces mots qu'elle dit, les blagues qu'elle fait. La façon dont elle nous écoute, dont elle participe à nos conversations. Son intelligence plus rapide plus vive qu'un torrent. Son rire. Ses misères. Ses bobos. Tout ce qui fait sa vie d'enfant.
Aujourd'hui, j'ai vidé le dernier sac de fringues que m'a mère m'avait offertes pour elle. Des habits d'hiver du 2 et 3 ans. C'est normal. C'est la rentrée. Alors, j'ai fait le ménage dans son placard. Mais ce dernier sac, là, ce dernier sac, j'ai eu tant de mal à déplier chaque vêtement. À redécouvrir ce qu'avait choisi ma mère pour elle. Et à me dire qu'elle ne le fera plus et que jamais elle ne la verra les porter.
Et moi? Moi aussi je vide ce sac qui est si lourd aujourd'hui.
Et j'aime ce blog pour ça aussi.
J'aime pouvoir être libre de le faire. Libre de dire de petites choses simples, comme de grand roman, libre de raconter quand je suis en colère, ou faire l'andouille toute une semaine. Non seulement je l'aime, ce blog, mais je peux aussi y raconter ma peine.
Et aujourd'hui, j'en ai beaucoup, de peine. Pourquoi aujourd'hui? Je ne sais pas. Peut-être que je suis fatiguée. Peut-être que mes journées, si oisives, sont aussi difficiles à remplir. Peut-être que ce que je fais ne me donne pas le sentiment d'être vraiment vivante. Peut-être que c'est aujourd'hui que les digues ont choisi pour céder.
En tout cas, c'est un peu dur aujourd'hui.
Comment vous décrire ce que je ressens? Comment expliquer toutes ces questions qui me submergent? Je suis quelque de très terre à terre, de concret, qui va droit au but. Je ne suis pas quelqu'un de rêveur, d'utopiste. Je ne me perds pas en exégèses et autres tergiversations. Pourtant, je suis assaillie par des interrogations métaphysiques comme le sont les enfants. Et là, j'aimerais bien qu'on m'explique ce que je fais ici. Pourquoi je suis là. À quoi je sers. À quoi on sert. C'est quoi le sens de tout ça. C'est quoi être des milliards d'êtres qui naissent, qui vivent et qui meurent perdus au milieu de ce truc si grand qu'est l'univers? Et des questions comme ça, j'en ai tellement.
Alors tout ce que je fais, c'est juste vivre ma vie. Sans réponse. Et c'est tout.
Mais c'est dur de venir adulte si vite. C'est dur de faire taire cet insconscient qui s'interroge.
Et par dessus tout, c'est dur de ne plus pourvoir partager avec ma mère tous les progrès de ma fille. Tous ces mots qu'elle dit, les blagues qu'elle fait. La façon dont elle nous écoute, dont elle participe à nos conversations. Son intelligence plus rapide plus vive qu'un torrent. Son rire. Ses misères. Ses bobos. Tout ce qui fait sa vie d'enfant.
Aujourd'hui, j'ai vidé le dernier sac de fringues que m'a mère m'avait offertes pour elle. Des habits d'hiver du 2 et 3 ans. C'est normal. C'est la rentrée. Alors, j'ai fait le ménage dans son placard. Mais ce dernier sac, là, ce dernier sac, j'ai eu tant de mal à déplier chaque vêtement. À redécouvrir ce qu'avait choisi ma mère pour elle. Et à me dire qu'elle ne le fera plus et que jamais elle ne la verra les porter.
Et moi? Moi aussi je vide ce sac qui est si lourd aujourd'hui.
Et j'aime ce blog pour ça aussi.
11 commentaires:
Il est des deuils qu'on porte continuellement et contre lesquels on ne peut rien, et quoi qu'on fasse pour essayer de le ranger dans un tiroir le plus loin possible, il revient régulièrement. Il suffit parfois de peu pour qu'il refasse surface, et lutter ne sert à rien. La seule chose qui peut servir dans ce cas c'est ouvrir le sac de larmes et le laisser se déverser, même si on sait qu'il ne se videra jamais, et quand il y a enfin un peu de place, le remplir de jolis souvenirs et de tendres bisous...
Bon courage.
Hey Daph', moi aussi je l'aime ton blog...pour les raisons que tu viens de décrire. Biz.
Coucou Daph'... je compatis bien à ta peine en attendant que le temps t'aide à atténuer ta douleur.
Temps pourie dans la capitale, ça sent la journée oisive à bouquiner (chouette).
Très touchée par ton post. Oui, très. Ma mère est encore là, mais je comprends fort bien ce que tu décris. Contrairement à toi, je ne suis pas terre à terre et cela me permet souvent de compatir (parfois plus que de raison) à la tristesse, au chagrin des autres... À la joie aussi, heureusement ;-)
Je ne dis pas que les personnes "terre à terre" ne peuvent pas compatir hein, comprenons-nous bien !
Moi aussi je l'aime ton blog. La bise.
Je l'aime, ton blog, pour son humanité et parce qu'il ressemble à la vie, avec ses douceurs et ses chagrins. Vide-le, ton sac, on est aussi là pour ça. Je ne sais pas en quoi tu crois (moi non plus, pas toujours), mais je crois que même s'il faut faire face à l'absence et aux "plus jamais", ceux qu'on aime ne nous quittent pas tout-à-fait, et souvent ça m'aide. Je pense à toi (et sache au passage que pour t'envoyer mon com', je dois taper "gmtujgnh" et que dans mon état de fatigue avancée, c'est un exploit).
Moi aussi j'aime te lire, pour tout cela, pour la vie quotidienne.
Il y a des jours plus lourds que d'autres on descends au fond de sa peine, on s'en fâche parfois et puis on sèche ses larmes, on regarde autour de nous et on repart.
A quoi on sert ? Quel est le sens ? Faut il que ce soit utile ? J'en dirais juste que poser ces questions là sert à montrer qu'on est humains...
Avec de l'affection.
Tili
Je t'embrasse fort.
Ben, tu sais, sinon, quand ça va pas, il y a les copines pour te raconter pleins de trucs débiles au point d'être ravie de les laisser et de retourner tranquille chez toi. Se saoûler de trucs futiles, c'est con mais ça marche.
Bon, ce soir, je t'invite à "pierroter" devant le coucher de lune, d'ac ?
@ tous : Merci. Ce que j'aime aussi avec ce blog, c'est tous les gens que j'ai découvert...
chais pas trop quoi dire qui n'ai déjà été dit.. plein de pensées :-)
Merci de ton passage chez moi.. J'ai découvert ton blog, et j'ai beaucoup apprécié.
Courage dans les épreuves, et merci pour la leçon de philosophie de ta dernière note.
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